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Jenneval

Le chant national de la Belgique de 1830 « La Brabançonne » est l’œuvre d’un jeune acteur français, Hippolyte-Louis-Alexandre Dechez, dit « JENNEVAL », né à Lyon, le 9 pluviôse de l’an IX (29 janvier 1801). Tout enfant, DECHEZ fit preuve de grandes dispositions pour les travaux intellectuels. Il fit ses études à Paris, au collège Henri IV, où il se lia avec le fils d’un des plus riches banquiers parisiens qui s’intéressa à lui et le prit comme employé dans sa maison. La besogne de bureau ne lui plaisait que fort médiocrement ; il s’y livrait depuis deux ans, quand la mort subite de son protecteur le priva de son emploi. Il mena quelque temps une existence assez précaire dans la société d’acteurs, de poètes et de peintres que son irrésistible passion pour les arts le poussait à rechercher. C’est alors qu’à l’insu de ses parents il embrassa la carrière dramatique et qu’il prit le nom de « JENNEVAL ».

Il débuta sur la scène, en 1824, à Ajaccio, passa ensuite au théâtre de Marseille, et entra, en 1825, dans la troupe de l’Odéon à Paris, où il se fit remarquer dans les rôles de « jeune premier ».

En 1827, il signa un engagement au théâtre de Lille pour la fin de la saison ; le 29 avril 1828, il fit sa première apparition sur la scène de la Monnaie à Bruxelles, dans le rôle de Victor des « Comédiens », de Casimir Delavigne. Ce fut un début à sensation, et dès ce jour JENNEVAL gagna les sympathies du public bruxellois.

Il connut de réels succès dans le rôle du duc dans « L’intrigue et l’Amour ». Mais le rôle principal, qui lui valut son véritable triomphe, fut celui de Néron qu’il créa dans la tragédie de M. M. Soumet et Belmondet, intitulée : « Une fête de Néron », jouée pour la première fois à Bruxelles, le 29 mars 1830.

La Comédie Française, ayant entendu parler des succès du jeune artiste, le fit venir à Paris. Il y joua les rôles d’Egisthe dans « Mérope », de Deval dans « Rivaux d’eux-mêmes » et de Folleville dans « Étourdis », et obtint des succès qui lui assuraient un engagement pour 1831. Dès le commencement, JENNEVAL prit une part active à la révolution belge. Le 27 août il se fit inscrire avec plusieurs de ses camarades du théâtre pour faire le service de la garde bourgeoise. Elle avait pour mission de maintenir l’ordre dans Bruxelles, en attendant la réponse de la Cour de Hollande à nos délégués, au sujet de certaines réformes. C’est à ce moment que JENNEVAL composa un poème de circonstance et l’intitula « La Bruxelloise » ; sur l’observation de l’éditeur JOREZ, il modifia ce titre en celui de « La Brabançonne ».